- FIANÇAILLES
- FIANÇAILLESFIANÇAILLESPromesse mutuelle de mariage qu’échangent plus ou moins solennellement de futurs époux. Cette promesse n’entraîne pas, ni en droit canonique, ni en droit français contemporain, une obligation juridique de mariage. Cependant, dans le cas d’une rupture unilatérale fautive et dommageable, il existe un droit de l’autre partie à réparation, sur le plan délictuel et non contractuel. On discute, en droit français, sur le point de savoir si la recevabilité de cette action est subordonnée à la preuve des fiançailles établie selon le mode de droit commun de la preuve des actes juridiques; en droit canonique, la preuve consiste en un écrit signé des deux parties et du curé ou de deux témoins.Dans l’ancien droit français, il y avait obligation juridique de procéder au mariage, sans exécution forcée toutefois; la rupture entraînait une action en dommages-intérêts au profit de l’autre partie sur le plan contractuel, et un empêchement de mariage entre chaque fiancé et les proches parents de l’autre. En droit canonique, jusqu’au concile de Trente (qui imposa la forme solennelle du mariage), il était difficile parfois de distinguer les fiançailles du mariage (qui était purement consensuel); pour certains canonistes, le mariage n’était parfait qu’avec l’union charnelle (copula carnalis ); si celle-ci avait lieu après les fiançailles, il y avait matrimonium praesumptum : le consentement au mariage était présumé exister du fait de l’union charnelle et cette présomption était irréfragable. Dans tous les systèmes juridico-sociologiques (en Orient notamment) où le mariage a lieu en deux temps, on rencontre des difficultés du même ordre pour distinguer les fiançailles du premier temps du mariage.Synonymes :- accordailles (vieux)fiançaillesn. f. pl.d1./d Cérémonie familiale qui accompagne une promesse mutuelle de mariage. Bague de fiançailles.d2./d Temps qui s'écoule entre cette cérémonie et le mariage.d3./d (Afr. subsah.) Dans les milieux traditionnels de la rép. dém. du Congo, mariage à l'essai.⇒FIANÇAILLES, subst. fém. plur.Promesse solennelle de mariage échangée entre futurs époux et marquée par une cérémonie religieuse ou une petite fête familiale; p. méton. la cérémonie elle-même. Synon. littér. et fam. accordailles. Publier ses fiançailles; repas de fiançailles; bague de fiançailles; faire-part de fiançailles. Il avait été convenu qu'on ferait les fiançailles après les fêtes de Noël (LAMART., Confid., Graziella, 1849, p. 237). Où avais-je la tête, ce soir, pour ne point songer à t'annoncer les fiançailles de Drouin avec ma belle-sœur (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1896, p. 280). Une jeune fille jolie et distinguée, (...) ayant constaté que son fiancé n'éprouvait pour elle aucune tendresse, rompit les fiançailles (FREUD, Introd. psychanal., 1959, p. 455).— P. ext. Période qui s'écoule entre cette promesse et le mariage. Cet André Mazerelles, (...) après un an de fiançailles, épousait l'orpheline (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 182).Prononc. et Orth. :[fi(j)
], [-a:j], [
-]. Ds Ac. 1694-1932. Cf. fiancer. Étymol. et Hist. 1214-27 « vœu, promesse » (Perceval [Continuation de Matessier] 36806 ds T.-L.); en partic. 1268 « promesse de mariage » (Preuv. de l'hist. de Bourg., II, XXXII ds GDF. Compl.); 1904 « période de temps comprise entre les fiançailles et le mariage » aux temps des fiançailles (BOURGET, Un Divorce, Paris, Plon, p. 338). Dér. du rad. de fiancer; suff. -aille. Fréq. abs. littér. :377. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 333, b) 214; XXe s. : a) 572, b) 859.
fiançailles [fjɑ̃saj] n. f. pl.❖♦ Promesse solennelle de mariage, échangée entre futurs époux. || Le soir de leurs fiançailles (→ Chastement, cit. 3). || Annoncer ses fiançailles. || Bague de fiançailles. || Dîner de fiançailles. || Après les fiançailles eurent lieu les accordailles. || Rompre ses fiançailles (→ Épousailles, cit. 1).1 Des grands rires sortaient de chez les Estève qui donnaient ce soir-là un dîner de fiançailles : leur fille et un jeune homme de la campagne.Aragon, les Beaux Quartiers, p. 157.2 Les fiançailles n'eurent plus (après le concile de Trente au XVIe s.) que la valeur de simples promesses ou d'un engagement d'honneur.R. Lesage, in Dict. de liturgie romaine, p. 451.♦ Période, temps qui s'écoule entre la promesse et la célébration du mariage. || Durant leurs fiançailles.3 Il (le cœur) éprouve à palpiter dans l'attente, à reculer l'heure des paroles décisives, à prolonger les délices du rêve et de l'espérance, cette sensation qui fait le charme unique des fiançailles (…)Paul Bourget, Un divorce, III, p. 120.♦ Par ext. Liens chastes entre deux amoureux.4 Je ne souhaitais rien d'autre que ces fiançailles éternelles, nos corps étendus près de la cheminée, se touchant l'un l'autre, et moi, n'osant bouger, de peur qu'un seul de mes gestes suffît à chasser le bonheur.R. Radiguet, le Diable au corps, p. 58.
Encyclopédie Universelle. 2012.